Road Tip 2010: Le Résumé ...
C'est bon ? Vous voilà parés à partir en Corsica pour un Road-Trip à moto ? Quoi ? Comment pas encore ?! Ca n'a pas suffi à vous convaincre ?! Mais que vous faut-il de plus à la fin ?! Bon ... Ne perdons pas courage. Pour achever de vous convaincre du plaisir que l'on prend à rouler en Corse à moto, voilà un petit compte-rendu de mon voyage en solitaire. =)
Le Road-trip ou comment j'ai réalisé un vieux rêve...
Partir ... Partir une semaine sur la route en solo, partir sur un coup de tête et pourtant ... Un coup de tête qui me trottait dans la tête depuis pas mal d'années déjà... Partir une semaine en solo dans une région que j'avais connue jadis, partir sur les traces de mon enfance redécouvrir ces paysages et ces villages à flanc de montagne, redécouvrir cette île que j'aimais tant voilà quel était mon but. Une semaine et un objectif simple : mais ambitieux : "Faire tout le sud de la Corse en une semaine" !
Plus de 1000km et une semaine après, depuis la tour des Sanguinaires jusqu'aux plages de la côte Orientale, depuis les Calanches de Piana jusqu'aux falaises de Bonifacio, depuis les bars branchés d'Ajaccio jusqu'aux statues-menhirs de Filitosa, en passant par le littoral et les cols de montagne j'ai fini par réaliser que mon objectif était sans doute très ambitieux voire même trop ambitieux. Non pas que je n'ai pas voyagé à travers le Sud de la Corse, ni même vu ses paysages mais il me reste encore tant à (re)découvrir ... Et combien de villages ai-je traversé sans même prendre le temps de réellement les visiter ou même de simplement m'y arrêter ? Combien de plages ou de vallées n'ai-je aperçues que de loin ? Trop tout simplement...
En vérité une semaine est un temps bien trop court, un mois ne suffirait pas non plus à voir et connaitre toute la Corse et je ne suis pas non plus sûr qu'une vie puisse y suffire tant cette île regorge de merveilles... Songez que si vous vous décidez à aller découvrir la Corse vous finirez à la fois heureux de votre voyage et en même temps frustré de ne pas avoir pu voir cet autre lieu dont un ami, un touriste, un livre ou plus simplement un corse vous aura parlé entretemps. Sachez par avance que d'une façon ou d'une autre vous voudrez ensuite y retourner.
Enfin pour ceux qui comme moi auront opté pour un voyage en solitaire à moto, soyez sûrs aussi que vous ne serez jamais vraiment seuls tant il vous sera facile de rencontrer et sympathiser avec des motards au détour d'un virage, au hasard d'un bar, d'un camping ou autre... Cette passion qu'est la Moto se partage si aisément qu'il semble vraiment difficile de ne pas rencontrer de gens avec qui discuter, sympathiser, rouler ou simplement boire un verre en parlant de vos montures ou voyages respectifs. Enfin pour ce qui est de prévoir ses étapes, on se sent si libre à moto qu'il est parfois difficile de se tenir au parcours prévu.
Plus de 1000km et une semaine après, depuis la tour des Sanguinaires jusqu'aux plages de la côte Orientale, depuis les Calanches de Piana jusqu'aux falaises de Bonifacio, depuis les bars branchés d'Ajaccio jusqu'aux statues-menhirs de Filitosa, en passant par le littoral et les cols de montagne j'ai fini par réaliser que mon objectif était sans doute très ambitieux voire même trop ambitieux. Non pas que je n'ai pas voyagé à travers le Sud de la Corse, ni même vu ses paysages mais il me reste encore tant à (re)découvrir ... Et combien de villages ai-je traversé sans même prendre le temps de réellement les visiter ou même de simplement m'y arrêter ? Combien de plages ou de vallées n'ai-je aperçues que de loin ? Trop tout simplement...
En vérité une semaine est un temps bien trop court, un mois ne suffirait pas non plus à voir et connaitre toute la Corse et je ne suis pas non plus sûr qu'une vie puisse y suffire tant cette île regorge de merveilles... Songez que si vous vous décidez à aller découvrir la Corse vous finirez à la fois heureux de votre voyage et en même temps frustré de ne pas avoir pu voir cet autre lieu dont un ami, un touriste, un livre ou plus simplement un corse vous aura parlé entretemps. Sachez par avance que d'une façon ou d'une autre vous voudrez ensuite y retourner.
Enfin pour ceux qui comme moi auront opté pour un voyage en solitaire à moto, soyez sûrs aussi que vous ne serez jamais vraiment seuls tant il vous sera facile de rencontrer et sympathiser avec des motards au détour d'un virage, au hasard d'un bar, d'un camping ou autre... Cette passion qu'est la Moto se partage si aisément qu'il semble vraiment difficile de ne pas rencontrer de gens avec qui discuter, sympathiser, rouler ou simplement boire un verre en parlant de vos montures ou voyages respectifs. Enfin pour ce qui est de prévoir ses étapes, on se sent si libre à moto qu'il est parfois difficile de se tenir au parcours prévu.
Un voyage qui se vit au jour le jour ...
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- Vendredi soir : le jour du départ :
Il est 19h j'embarque sur le Ferry, le Napoléon Bonaparte, direction Ajaccio depuis Marseille. Au menu, une nuit en mer le cul vissé sur un fauteuil et la moto arrimée à fond de cale. Un bon gros dodo avant de passer 2 ou 3 jours à Ajaccio, la ville où j'ai grandi enfant, pour ensuite tracer sur Ghisonaccia et redescendre sur le sud. Voilà ce à quoi je m'attendais... Je n'avais pas prévu de rencontrer et sympathiser un motard en cours de route. Nous n'avions pas encore embarqués que déjà on parlait de moto sur le quai, lui son ER6-F flambant neuve et moi sur ma WRE125. On a discuté, rigolé, mangé, bu un verre entre potes et parlé de nos voyages respectifs. Il rendait visite à un ami à Ajaccio sur un coup de tête, moi je partais pour un voyage en solo. Un coup de fil à son ami Ajaccien pour connaitre le programme du lendemain et il me propose de me joindre à eux et voilà que j'accepte. Le feeling du moment ? Un coup de tête ? L'envie de partir à l'aventure ? Je ne sais pas ... Mais au moins pas de regret ! Je fonce, on verra bien où ça me mènera... - Samedi : votre mission si vous l'acceptez : "Arriver à suivre un groupe de roadsters 600 survitaminés via des cols de montagnes avec une 125 trail, chargée comme une mule" ... Mission accomplie
A peine débarqués, je fais la connaissance de son ami ajaccien qui m'annonce le programme des réjouissances : 150 bornes depuis Ajaccio à Ghisonaccia via Corte, voire le double si j'avais dû revenir sur Ajaccio comme ils le feront eux. J'avais prévu ça pour trois jours plus tard, mais bon ... J'ai pas fait de réservations d'hôtels, de campings ou autres... La seule chose de sûre c'est que je dois être de retour au plus tard le vendredi suivant pour repartir sur Marseille. Alors on dit quoi ? Que dire d'autre si ce n'est "Ok, quand est-ce qu'on part ? Qu'est-ce qu'on attend ? " Et oui ! La nuit a beau avoir été courte, le sac lourd et la moto n'avoir jamais roulé autant d'une traite, on me propose de rouler à plusieurs et de faire la route que je voulais faire ... Comment pourrais-je refuser ? Quelle meilleure entrée en Corse que celle là ? C'est quand même pas avec ma petite expérience de la moto que j'allais refuser... Surtout que j'avais vraiment sympathisé avec ces deux motards donc je me dis que tracer la route n'en sera que plus sympa. J'avais vu juste ! Un vrai plaisir de rouler ensemble ...
Donc petite pause avant de partir, chez l'Ajaccien. 10h on se met à moto, il fait un temps superbe et déjà le soleil tape fort... On quitte Ajaccio, on traverse Bocognano, Vizzavone et Vivario et finalement on arrive à Corte. Le temps de boire un coup et de refaire le plein, on attend... Qui ? Quoi ? Un groupe de motards rencontrés par l'Ajaccien sur un forum, des Marseillais pardi ! Comme quoi le monde est petit... Eux aussi étaient venus faire un séjour en Corse et allaient à Ghisonaccia. Le petit groupe arrive. On prend le temps de sympathiser et de faire connaissance avant de repartir vers 13-14h cette fois-ci à 6 motos et non plus 3. Le rythme est cool, on est en vacances et puis je pourrais difficilement suivre si le rythme des 600 augmentait. Heureusement, mes nouveaux amis en sont conscients et n'ouvrent pas trop les gaz, histoire de ne pas me semer. On s'arrête à Vivario pour découvrir la cuisine Corse, un vrai délice !
Petit arrêt en haut du col de la Sorba, on prend la pose et on dit "Cheese" ! Le soleil redouble d'efforts pour nous offrir des paysages aux couleurs éclatantes, la chaleur sous nos blousons et nos casques se fait presque étouffante mais chaque pause est l'occasion pour nous de prendre le frais. La magie opère également quand on longe des lacs ou des rivières. C'est tellement beau qu'on en oublierait presque la chaleur ! Comme si on avait pris le temps de se baigner dans les dites rivières.
On arrive à Ghisonaccia, il est 17-18h, le soleil est encore bien vaillant. On pose les sacs, boit un verre et on parle de la journée. On en a tous pris plein les yeux ! Mais il est temps pour nos deux compères de repartir sur Ajaccio. Moi, je dois me trouver un camping avant la nuit et faire des courses. Ça tombe bien puisque les autres motards avaient réservés un mobile-home dans un camping pas loin. Je les suis donc et m'en vais planter la tente près de leur emplacement.
Soirée barbecue ensemble et préparation de l'itinéraire du lendemain ... Je pensais passer par le littoral pour aller à Porto-Vecchio mais en voyant le Col de Bavella sur la carte, je ne peux résister à l'envie d'y poser mes crampons. Eux aussi voulaient passer par Porto-Vecchio pour aller ensuite sur Bonifacio et ne résistent pas non plus à l'envie de voir les Aiguilles de Bavella. L'itinéraire du lendemain est décidé ainsi... - Dimanche : publication de mon nouveau livre sur "Comment devenir SDF en semant sa tente sur la route pour les nuls"
Il est 10h le petit-dej a été pris, le soleil est là, les moustiques aussi ... Je lutte pour ne pas finir couvert de boutons façon calculette prépuberte couverte d'acnée. Le temps de plier la tente et de mettre mon sac sur le dos et on repart. Je manque de me casser la gueule 20 fois en enjambant ma brêle. Le sac semble plus lourd que la vieille. Ha c'est vrai, j'y ai rajouté de la nourriture... Pas grave, c'est un coup à prendre, ça viendra.
On passe Solenzara et on monte sur le Col de Bavella. La route y est magnifique, tortueuse à souhait et large. La rivière Solenzara nous régale les yeux de ses méandres bleu azur en contrebas. Tout va pour le mieux... Enfin jusqu'à ce que le sac ne me semble soudain plus lourd et ne me tire subitement en arrière. "Les sangles ont du se desserer ... Pas grave." me dis-je. Je profite d'une petite pause pour resserer les sangles, ça semble aller mieux et pourtant... Ça tire toujours autant et je suis presque couché sur le sac et la selle. Curieux, ça ne le faisait pas hier. On s'arrête en haut du Col de Bavella et je reste sans voix face aux vues qui s'offrent à mes yeux ébahis. C'est magnifique !
On reprend ensuite la route et on arrive enfin à Zonza. En chemin, ca descend bien, plutôt raide même mais le grip est bon et la route large. Je suis en tête de peloton. La visibilité est bonne. Tout semble parfait... Je me lance. Je mets du gaz et manque de finir dans le ravin dans une ligne droite. Si je n'avais pas encore conscience des irrégularités du revêtement ou du moins de leur dangerosité, c'est maintenant fait... Une bosse, une irrégularité avalée à fond de 6 manque de m'éjecter de ma moto. Le sac en rebondissant brutalement ne m'a pas aidé pour sûr. La moto oscille violemment et part en zig zag. J'ai du mal à garder l'équilibre. Je chope les freins. Mes mains se figent, la poignée d'accélérateur toujours vissée à fond... Je finis par reprendre le contrôle, relâche l'accélérateur et finit par m'arrêter sans bloquer les roues. Je ne suis plus qu'à quelques mètres d'un virage plutôt serré et du ravin. Ma petite acrobatie n'a duré que quelques secondes, mais c'était déjà suffisant pour faire déjà plus de 100m. Je me décide alors d'y aller mollo sur les gaz et apprend, une fois à Zonza, qu'un de mes compagnons de route a lui aussi failli se sortir de la route. Une remise des gaz sans doute trop optimiste en sortie de virage, un début de glissade et de la chance... Pas de chute ni même de sortie de route pour lui non plus. Tant mieux !
On s'arrête à Zonza pour manger et je me rends compte d'un fait troublant ... Les sangles sous mon sac pendouillent, curieux ... N'étaient-elles pas censées tenir ma tente ?!! L'aurais-je donc larguée lors de ma petite figure de style ?! Un aller-retour pour vérifier et rien... Pas moyen de la retrouver. En discutant avec mes amis, je repense à mon sac qui penchait anormalement dans la montée et l'un d'eux me dit avoir vu une sangle pendre en bas de mon sac bien avant que l'on ne soit arrivés en haut du col, sans y avoir prêté attention plus que ça. Il est 14h et je n'ai plus de tente. C'est officiel, je suis SDF ! Mes amis devaient aller sur Porto-Vecchio puis Bonifacio avant de retourner sur Ghisonaccia. Moi, je n'ai plus de tente. Nous sommes un dimanche. Les magasins sont fermés... Quelle aventure ! Je repars donc pour Solenzara quand mes amis repartent pour Porto-vecchio. On se dit "Au-revoir", on s'échange les numéros de téléphone en cas de pépin.
Arrivé à Solenzara, en bas du col, je refais le plein avec mon jerrycan. Il ne me reste plus que 80-90 bornes d'autonomie grand max. Je remonte le col en mode ultra-lopette à 20-30 km/h qui regarde le bord tout le temps de la route ... Rien ! Rien et toujours Rien ! La tente est belle et bien portée disparue ! Je veux envoyer un message à mes amis pour les tenir informés et constate que mon téléphone ne capte pas le réseau. De mieux en mieux ...
Je croises des vaches sur le bord de la route, à la sortie d'un virage. Des vaches qui aurait très bien pu être couchées sur la route aussi j'avoue avoir été assez surpris. Elles par contre ne me prêterent pas la moindre attention et j'en ai donc profité pour prendre quelques photos. Un petit arrêt au bar de Zonza pour savoir où est la station essence la plus proche, à savoir à Levie. Arrivé à Levie, la station essence est bien là mais elle est fermée. Génial ! Je continue ... En solo, tranquille, normal... C'est pas comme si j'allais tomber en panne sèche, ou en tout cas pas encore... Je passe par le Col de Bacino et l'Alta Rocca, et y croise un groupe de cochons sauvages qui traversaient la route à la sortie d'un village, en plein virage. Heureusement pour moi, la visibilité était bonne. J'ai donc eu le temps de ralentir et m'arrêter sans encombre. Je descend sur Porto-Vecchio. La vue sur le golfe est magnifique et je m'y arrête pour une pause photo.
Il est un peu moins de 19h quand enfin j'arrive à Porto-Vecchio. Un petit passage par l'Office de Tourisme pour savoir où est la station essence la plus proche et quels sont les hôtels du coin et je repars. Je refais le plein... 9L sur un réservoir de 10 (réserve incluse) ! J'étais vraiment à la limite de la réserve. Et encore vu ce que ça pompe (c'est un 2T) même la réserve ne m'aurait pas mené bien loin ... J'essaye en vain de trouver un magasin de sport ouvert pour acheter une nouvelle tente et me résigne. Quelques coups de fil histoire de trouver un hôtel et le couperet tombe ! Tous sont pleins ou presque et je ne trouve rien en dessous de 120-130€ pour la nuit. Je négocie un peu et obtiens finalement une chambre prévue initialement pour trois à 80€ au lieu de 130€. L'hôtel n'est pas loin du port en plus, c'est parfait. J'y pose mes affaires et me cherche un restaurant sur le port. J'en profite pour visiter la ville de nuit et prendre quelques photos. Porto-Vecchio de nuit est d'ailleurs très jolie. Je croise des chanteurs polyphoniques qui aidés d'une guitare mettent une certaine ambiance dans le restaurant où ils officient. La rue s'emplit de cette douce musique et les curieux se font nombreux. Moi, je finis en terrasse avec une vue imprenable sur le port, bercé par le bruit des vagues et les chants de mouettes... Je rentre à l'hôtel. Demain la journée sera chargée... - Lundi : en route pour Bonifacio, la citadelle de tous les délires ...
8h, le soleil tape à ma fenêtre et me réveille. Le temps de prendre un pti-dej et je pars me trouver une tente et de la nourriture. Premier arrêt, la grande surface du coin pour me ravitailler. Deuxième arrêt, bonjour le magasin de sport. Ce ne fut pas facile de trouver une tente de randonnée compacte et légère, bref quelque chose que je puisse transporter avec mon sac à dos. Par chance il leur en rester une qui convenait je l'ai donc prise, ainsi que quelques mousquetons, histoire que celle là ne bouge pas d'un poil. Je m'en tire à ... 150€ ! 230€ de non prévus dans le budget qui partent pour une tente semée sur le bord de la route ! Ça fait mal au portefeuille ! Saletés de sangles !
Petit passage éclair à l'hôtel pour récupérer mes affaires et je reprends la route... Cette route, la N196 est désespérément large, rectiligne et mortelle d'ennui. Une véritable autoroute ! En plus de ça elle ne passe que par l'intérieur des terres et même si on est en Corse la vue qu'elle offre n'a rien d'extraordinaire. C'est monotone : des collines, des collines et des collines que l'on voit depuis une autoroute ambulante. Les gens tracent sans se poser de questions bien que la vitesse y soit limitée à 90 km/h. Bref ...
Arrivé à Bonifacio, je passe devant le cimetière marin en montant sur la ville haute. Je suis seul sur les falaises et voit la Sardaigne au loin... Un voilier de 5 mats mouille non loin de la côte. Une brise marine me salue, tout va pour le mieux... J'aurais aimé que le temps s'y arrête tant c'était beau ! Je redescend et plante la tente dans le camping à l'entrée de la ville et fait la connaissance d'un couple en TDM et d'un vieux motard. Un biker, un Corse, la soixantaine bien tapée avec qui je sympathise. On discute, on parle de nos voyages respectifs et de nos motos. Lui qui est un habitué des Harleys-Davidsons a finalement opté pour une Honda Rebel 125 en lieu et place de sa HD qui était en panne. Une petite custom chargée comme une mule qui avait bien du mérite quand on pense qu'il faisait jusqu'à 400km par jour avec. Il me parle ensuite des gorges de l'Asco et du village dont il est originaire. Encore une idée de plus de site à visiter me dis-je. Hélas c'est trop au nord et je ne peux faire un tel détour en si peu de temps compte tenu de mes autres étapes. Tant pis ! Ce sera pour la prochaine fois ...
On visite la ville ensemble, séance achat de souvenirs et de cadeaux pour nos proches. Pas de T-Shirts ou autres conneries pour touristes en goguette pour moi... Je fait dans le classique, moi ! Ça sera des couteaux ou rien ! J'en prend pour mon père et pour moi ... Vendetta, couteaux de bergers ou autres... En Olivier, Arbousier, Corne ou autres... Ce n'est pas le choix qui manque une fois en ville. Les prix varient également beaucoup. Comptez entre 30 et 40€ pour un bon couteau mais si vous voulez du luxe ou de l'artisanal certains dépassent allègrement les quelques centaines d'euros.
Le temps de boire un verre et il est temps pour nous deux de rentrer faire chauffer nos popotes. On croise alors un groupe de Solex qui faisait le tour de la Corse ... Des motards en solex, les machines chargées comme jamais avec porte-bagages, sacoches et co... Le pack complet ! L'un deux a même réparé ses pneux explosés avec du scotch lors de l'ascension d'un col ... Étonnant !
Sitôt mon repas fini, je retourne en ville, visite le port et la ville fortifiée. La nuit et son jeu d'ombres et de lumières magnifie Bonifacio qui m'apparait plus belle que jamais ! Je rentre, demain la route pour Propriano sera longue et pleine de surprise. - Mardi : la tournée des plages !
8h il est temps de se lever ... Le soleil est déjà là depuis longtemps et les oiseaux chantent. La journée s'annonce une fois encore radieuse. Le couple en TDM plie bagage, mon ami le papy Biker fait de même ... Un dernier verre ensemble dans le bar du coin, le temps de quelques photos et déjà nos routes se séparent. Direction Porto-Vecchio pour lui et Propriano pour moi ... Je plie la tente, fait mon sac et repart sur la N196.
Le soleil tape fort et je m'arrête souvent sur le bord de la route le temps de boire quelques gorgées et de faire quelques photos. Un scooter s'arrête alors à ma hauteur, un corse visiblement (ce sont bien souvent les seuls à rouler en T-Shirts et tongs) et me conseille de suivre la petite route qui serpente juste à ma gauche. Selon ses dires, il y aurait une jolie vue à ne pas rater pas loin. Je suis son conseil et me lance... La route est assez chaotique et tortueuse. Elle mène à un gîte ou une maison d'hôte. En chemin je m'arrête. L'homme en scooter avait raison. La vue qui s'est offerte à moi a su tenir toutes ses promesses ! J'avais sous les yeux une criques déserte, faite de sable blanc et d'une mer turquoise que l'on ne pouvait atteindre que par un sentier perdu dans le maquis. Des bateaux y ont établi leur mouillage. Je vois des voiliers, des pêche-promenade, en somme des plaisanciers venus profiter du soleil ... Je suis à 10 min de Bonifacio et déjà j'en prends plein la vue ... Quel bonheur !
Il est temps de rebrousser chemin, ma route est encore longue. Je reprends alors la N196. Ce coup-ci cette route serpente en bord de mer. La côte y est faite de rocher et de sable, la mer turquoise et les plages tout simplement sublimes ! En cours de route ,un panneau m'indique une plage non loin de là. Que m'importe le temps, je ne suis pas pressé, je suis en vacances. Je profite donc du moment pour y faire un détour... Une route vaguement bétonnée/goudronnée y mène. Le parking baigne dans le sable... Un coup de gaz un peu brusque et la moto glisse et manque de m'échapper des mains. Une légère brise me rafraichit. Il y a comme un parfum d'été sur cette plage... Je gare la moto, fais quelques pas. La vue sur la mer est décidément superbe... Soudain j'aperçois un chemin perdu dans le sable et la roche et me décide à le suivre . C'est une piste de terre, défoncée et pour ainsi dire impraticable à moins d'avoir une enduro ou un 4x4. Et quelle ne fut pas ma récompense ! Une autre plage m'attendait plus loin, à seulement quelques minutes de marche. Elle est encore plus belle que la première ! Je m'arrête et ne vais pas plus car je ne voudrais pas gêner les gens qui se baignent. Je fais une pause, pose mon sac à terre et profite de l'instant présent. Le temps de quelques photos et je quitte ce petit paradis... Je reprends la moto et repars pour Propriano.
Je traverse Sartène et hésite à y faire le plein en croisant la dernière station-essence de la ville. Une erreur que mon jerrycan m'aidera à corriger deux km plus loin. Retour à la case Sartène pour faire le plein, ne passez pas par la case départ et ne touchez pas 20000€...
J'arrive à Propriano en milieu d'après-midi. Je visite la ville, reste ébahi devant les plages (Oui, je sais ... Je me répète à dire sans cesse que les plages Corses sont magnifiques mais c'est bel et bien le cas) et trouve un camping ou faire étape. Une recherche dans l'annuaire, je trouve le numéro d'un vieil ami de ma famille qui vit à Propriano, qui m'avait connu enfant et que je n'avais revu depuis... Un vieux, heureux de revoir "l'enfant de retour au pays" ... Quelques coups de fils, un message maladroit laissé sur un répondeur après 18 ans d'attente. Ces quelques coups de téléphone auront suffit pour mettre fin à bien des années d'attente. "Bonjour, ça fait longtemps. Ca y est je suis de passage en Corse . Je peux passer vous voir ?" Lui qui chaque année m'appelait toujours pour me souhaiter un joyeux anniversaire et me poser ces questions" Que deviens-tu et quand donc repasseras-tu sur l'île où tu as grandi enfant ?" , voilà qu'il était heureux d'avoir enfin la réponse et me téléphona plus tard pour m'inviter au restaurant le jour même.
J'essaye de planter ma tente tant bien que mal ... Les piquets fournis avec ma nouvelle tente sont en alu et se tordent au moindre coup de marteau. Le sol est dur, trop pour cette camelote. Je me résigne et vais en acheter de plus robuste au magasin de bricolage du coin. Quel hasard de voir que sans le savoir, c'était justement là sur le parking de ce magasin, que je m'étais posé dans l'herbe une heure plus tôt pour faire une pause. Être allongé sous un arbre avant d'aller visiter la ville et trouver son camping, un jour d'été... Y a pire, non ? Je retourne au camping et plante la tente. Les piquets sont un peu plus solides mais finissent quand même par se tordre. Je suis pressé et j'y vais donc comme un bourrin... La tente finit par tenir par je ne sais quel miracle et je vais donc au resto revoir le vieux qui m'avait connu enfant.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir qu'en arrivant, il m'a reconnu de dos ! Dire que la dernière fois qu'il m'a vu je devais tout juste avoir 5 ou 6 ans, j'en ai 24 et il a été capable de me reconnaitre comme s'il m'avait vu la veille ! Bon, ok ... Il avait téléphoné à ma mère entre temps qui lui a dit que j'étais "grand" et que j'avais une moto. Mais ça reste quand même vague comme renseignements, non ?
Un repas avec une vue imprenable sur le port, quelques verres, et une discussion à propos du bon vieux temps, de mes parents, de mes études et de ce qu'il devenait après tout ce temps... En somme, nous étions tous deux heureux de nous revoir et avons passé un très bon moment.
Le repas se finit, la nuit tombe et on se sépare avec une promesse : "Que je n'attende plus 18 ans pour revenir en Corse, revoir l'île et les personnes qui m'avaient connu enfant...", une promesse que je compte bien tenir !
J'en profite pour aller visiter la ville ... Une fois encore, j'aime la nuit ! Les jeux d'ombres et de lumières qu'elle offre à mes yeux magnifient les paysages et les bâtiments, en donnant un éclairage, une vue différente de chaque chose... Quelques photos et je rentre au camping. Demain je pars pour Ajaccio... - Mercredi : "Les portes du pénitencier déjà se sont referrmmmmmééééééeeeeeeesssss !"
7h le soleil cogne déjà dur sur les oliviers à l'ombre desquels j'ai planté la tente. Il est temps de me lever. Direction la piscine du camping pour un bain matinal. Le temps de piquer quelques têtes et de faire quelques longueurs et une fois encore je refais mon paquetage. Aujourd'hui je repars pour Ajaccio !
Partir pour Ajaccio, oui mais par où ? Le doute m'envahit... Je regarde la carte. Ma seule certitude était de vouloir passer par Porticcio et Coti-Chiavari. Alors passerai-je par les côtes ou par l'intérieur des terres ? Sur les conseils avisés de mon vieil ami, je pensais en effet à passer non plus par le littoral mais par les cols de montagne une fois encore. Et en regardant la carte je vis le site de Filitosa, un site archéologique non loin de Propriano et qui me permettait de rejoindre Coti-Chiavari et Porticcio via la D355. Très bien me dis-je. Au menu du jour, cela sera donc : Filitosa, Coti-Chiavari, Porticcio et Ajaccio !
Je quitte le camping, refais le plein et repars sur les routes. Première étape : Olmeto et son église et au clocher à la facade jaunes. Je passe ce village à flanc de montagne et pars sur Sollacaro. Je traverse Sollacaro et arrive à Filitosa quelques kilomètres plus loin. Comme toujours, j'attire les regards et ne passe pas inaperçu. Non pas que je sois spécialement beau ou autre une fois sur ma moto, c'est juste que ce n'est pas tous les jours que l'on croise un motard en 125 avec un sac à dos de 100L et une bonne trentaine de kilos sur le dos ! Alors forcément ça étonne, voire même détonne dans les petits villages Corses...
Je gare la moto et me rends à l''entrée du site préhistorique. L'homme à l'accueil ,étonné de voir un motard ainsi chargé ,me questionne un peu et on discute. Je lui explique mon périple et il m'invite à laisser mon paquetage à l'entrée pour que je puisse profiter de ma visite dans de bonnes conditions. C'est d'ailleurs avec un plaisir non dissimulé que j'ai accepté... Exit le blouson, les gants, le casque et le sac à dos ! Bonjour les joiesdu T-Shirt un jour d'été ! Le site est grand, je passe par le musée pour savoir un peu à quoi à m'attendre. Des menhirs-statues, effigies des temps passés avant même que les Romains ne conquièrent la Gaule, un village en ruine et un site religieux vieux de 10 000 ans. Ok, voilà qui est intéressant pour un féru d'archéologie et d'histoire comme moi... Ça s'annonce bien. Je pars visiter les ruines et suit accueilli par Filitosa V ,une statue menhir grande comme un homme voire plus. La borne audio me raconte son histoire et me présente le site. Intéressant, très intéressant décidément... Je continue, arrive au village et là même topo. La borne audio me raconte son petit speech et je m'imagine perdu dans le temps 10 000 ans en arrière dans ce village. Quel dépaysement ! J'arrive au Tore , la butte entourée de statues-menhirs, cette fois plus petites. Des effigies de guerriers en armure, couverts de leurs casques, boucliers et épées qui protège ce qui est visiblement un site religieux, comme me l'indique la borne audio. Je descends en contrebas de la colline et voit un olivier millénaire entouré de 5 statues-menhirs. Certaines font près de 3m de haut, impressionnant ! Quels dieux, chefs ou guerriers de légende représentent donc ces statues ? Personne ne sait vraiment, même si des théories et suppositions sont faites par les archéologues... Tant mieux ! Mon imaginaire sera donc libre d'errer ou bon lui semble... Je m'assoie sous un arbre et fait une pause pour profiter de l'instant présent. Qu'il est dépaysant et agréable d'être en Corse ! Je continue mon petit tour et me dirige vers la carrière où des hommes voilà déjà 10 000 ans extrayaient le minerai pour forger leurs armes et la roche dont ils faisaient leurs effigies de pierre... La visite se finit. Je viens de faire un bon de 10 000 ans en arrière... Je reprends mes affaires, bois un verre au bar du coin et reprends la route.
Remettre blouson, casque, gants et sac... Voilà bien une chose dont je me passerai par un temps pareil mais je suis à moto et ne suis pas non plus immortel. Donc je n'ai qu'à faire avec ! Allez, hop ! En selle ! La route m'attend... Elle est si belle que ce n'est qu'un prix dérisoire à payer comparé au plaisir que je prends à faire ce voyage.
Je quitte maintenant Filitosa et m'en vais sur Coti-Chiavari. Ma moto fait preuve d'une vaillance que je ne lui connaissais pas. Plus de 500 km en 5 jours sans broncher, ni se plaindre, elle qui n'avait jamais autant roulé en si peu de temps... Faut-il donc qu'elle m'aime cette petite 125 ?
Je traverse un pont et prend la D355, une route cabossée et défoncée que seul un Corse ou un pilote de rally serait assez fou pour prendre au taquet. Ca tabasse sévère. Je m'en prends plein les bras et plein le dos, même avec une trail-enduro ! Et je vois d'un coup un fourgon me doubler et filer bon train. Il va vite, si vite même que très vite je ne le vois plus. Il est déjà loin, à plusieurs virages de là... Rien d'étonnant à constater qu'il avait un 2A sur la plaque ! Un problème avec mon sac m'oblige à m'arrêter. Les quelques cannettes que j'y avais stockée s'étaient percées et avaient trempées ma selle et la tente. une fois les mains imbibées de soda, plus question de remettre les gants ... Pas avant d'avoir pu me les laver en tout cas. C'est pas grave ! La route est déserte et je ne suis pas pressé. "J'ai qu'à rouler pépère et y aura pas de problème." me dis-je. Effet perverse de la chose, sans les gants mes mains (et surtout la droite) se couvrent d'ampoules et je roule donc de moins en moins vite... (Oui, je sais ! J'ai honte ...)
J'arrive en haut du col de Gradella. La vue sur le golfe est déjà prometteuse, très prometteuse même mais ce n'est comparée à celle qui m'attend plus bas au pénitencier. Je descends sur Coti-Chiavari. La route est ici bien plus clémente : lisse, assez large et pleine de virages. Un vrai bonheur. Je m'arrête à Coti-Chiavari pour demander mon chemin. Moi qui aurais pourtant juré que le pénitencier était plus haut, je faisais fausse route... Je redescends donc vers Ajaccio et traverse les ruines de cet endroit que j'ai connu jadis.
Première impression qui me vient à l'esprit en voyant le Pénitencier : ça a changé, beaucoup changé même ! Et pas en bien ! Quel dommage ... Le muret, le portail, les tags, les graffitis etc ... Tout ça n'y était pas, il y a 20 ans ! Les portes étaient ouvertes et on pouvait même visiter les cellules de ce pénitencier en ruine. Où sont passés tous les sentiers qui serpentaient à flanc de montagne ? Que sont devenues les vaches que les éleveurs du coin y faisaient paitre ? Je me gare, prend quelques minutes pour constater les dégâts et reconnait difficilement cet endroit que j'ai connu enfant... La citerne, la petite église, le pénitencier ont tous été vandalisés. A un point tel que pour moi, le Pénitencier a perdu son âme et son éclat d'antan. Je me console en me disant qu'au moins la vue que l'on a depuis ces ruines, elle, n'a pas changée. C'est toujours aussi beau ! Une vrai merveille digne d'une carte postale !
Je quitte ces ruines et ce coin d'enfance sur une impression mitigée. Avais-je vraiment besoin de voir le Pénitencier dans cet état ?! Il me semblait tellement plus beau dans mes souvenirs...
La route se fait tortueuse et étroite . La brise marine m'envoie des parfums de maquis et de sable chaud. Bientôt j'arriverai à ces plages que j'ai connues enfant, bientôt je ressentirai encore ce parfum d'insouciance et d'innocence... Quelques virages plus loin, tout est là comme dans mes souvenirs ! Rien n'a changé ou presque... Les paillotes, le sable fin, les rochers, la mer turquoise ... Tout est toujours là comme dans mon enfance ! Quel bonheur et quelle joie pour moi ! Me voilà de retour à la plage de Verghia ! Les souvenirs se bousculent, tout me revient en tête. Je pourrais presque me voir enfant, courir sur cette plage. Dire que tout cela est si loin et me semble pourtant si proche... A croire que hier encore, j'avais 4 ans et que je nageais entre ces rochers. Hélas je n'ai pas beaucoup de temps. L'après-midi est déjà bien entamée et j'ai encore de la route à faire avant d'arriver à Ajaccio.
Je repars donc une fois encore ... Je traverse Porticcio le cœur léger, passe devant la base militaire d'Aspretto (Ha tiens... Voilà qui me rappelle des souvenirs d'ailleurs ! ) et arrive enfin à Ajaccio. Comme je l'avais compris le jour de mon arrivée en Corse, Ajaccio a changé, bien changé. C'est devenu bien plus touristique qu'auparavant et j'ai du mal à me repérer et à reconnaitre la ville où j'avais vécu 5 ans, jadis. Je trouve le camping et plante la tente. Le sol y est très dur et la plupart de mes piquets cèdent. Ils sont pliés, tordus mais finalement plantés. Je discute et sympathise avec le petit couple de l'emplacement d'à côté. Mes autres voisins, des camping-cars et caravanistes dans la 40 ou 50aine, semblent pour certains plus réticents. Ce couple parti en amoureux à travers la Corse, faisait lui le tour en voiture. Pas de problèmes pour stocker le matériel, pas de problèmes pour transporter tout le barda, pas de moustiques ou autres bourdons qui nous partent dan la trombine sur les départementales ... Effectivement ça peut être enviable, mais eux n'avaient pas en revanche le plaisir de pouvoir s'arrêter à tout bout de champs pour faire des photos même sur les routes étroites, ils ne sentaient pas non la douceur des parfums du maquis en le traversant... On discute alors de nos voyages respectifs et des étapes que l'on y a fait. Je les oriente vers le Pénitencier, les plages de Porticcio et le voile de la mariée et prépare mon voyage du lendemain. Au menu : 300km pas moins avalés en une journée ! Le tout bien évidemment sur un coup de tête ... Comment pourrais-je quitter la Corse sans avoir revu Verghia et le Voile de la Mariée ?! - Jeudi : Bronzette et baignade en montagne, bienvenue au Voile de la Mariée et à la Cascade des anglais !
La nuit est courte, trop comme bien souvent et le matin arrive. Je repars alors pour faire quelques photos au Pénitencier et à Porticcio. La vue et les plages y sont si belles ... Comment pourrais-je m'en lasser ? Je rentre au camping, le temps d'un casse-croûte et repars aussitôt. Cette fois-ci, ça sera donc Bocognano et la Cascade du Voile de la Mariée. Les kilomètres défilent sans que je ne me rende compte de rien. J'arrive à Bocognano et me retrouve entre une BMW et VFR. Une autre moto les devancent. Iraient donc t'elles aussi au Voile de la Mariée ? Et oui ! Je me gare au détour d'un virage au pied de la cascade et les retrouve ensuite sur les sentiers qui mènent à la chute d'eau. Chacun admire la vue sur la rivière et la cascade. On redescend vers la route et on s'arrête tous au pied du pont. Une gamine se baigne dans les méandres de la rivière. Il fait chaud, la tentation est grande de l'imiter... A peine ai-je le temps de marcher quelques mètres au bord de l'eau que les autres motards eux l'ont déjà fait. L'eau est froide et pourtant je les envie. Je les envie trop, au point de ne pas résister à la tentation moi non plus et de me baigner finalement un peu plus loin. On finit par discuter et parler un peu. L'un d'eux accepte de me prendre en photos dans la rivière. Cool, ça me fera des souvenirs... Moi qui n'avais pas pris le temps de me baigner sur les plages de rêves que j'avais vu jusque là, voilà que je le fais en pleine montagne, dans une petite rivière ! Quel bonheur ! Chacun repart ensuite de son côté. Et alors que je pensais rentrer directement sur Ajaccio voilà que je repense à la "Cascade des Anglais", une chute d'eau dont j'avais entendu parlé et qui n'était pas loin de là à ce qu'on m'avait dit. Un ptit coup d'oeil dans le "Guide du Routard", la Cascade des Anglais n'est qu'à quelques kilomètres de là. Il fait beau, je ne suis pas pressé alors pourquoi me priver ? Direction la "Foce di Vizzavone", je me gare à l'ombre des arbres et discute avec des randonneurs pour en savoir plus sur la chute d'eau. Tous me confirment que l'endroit est magnifique et guère loin. Le prix à payer pour voir la Cascade des Anglais ? Quelques minutes de marche à travers la montagne, 20 tout au plus. Cette chute d'eau n'est pas visible de la route contrairement au Voile de la Mariée. C'est tout juste si on peut en entendre le doux murmure, depuis le parking, une fois le moteur éteint. Très bien ... C'est parti. J'emprunte un sentier escarpé sur la gauche du parking. Le sentier est étroit et glissant et mène tout d'abord à un fortin en ruine du XVIII° s : le Fort di A Foce di Vizzavona. Pour le trouver, tournez à droite quand le sentier bifurque en haut de la butte. La vue sur la vallée est superbe, parfaitement imprenable qui plus est. Les ruines sont elles aussi très jolies. Le murmure se fait plus puissant. J'approche du but. Le sentier redescend en sous-bois, passe à flanc de montagne par un éboulis vertigineux et mène finalement au pied de la chute d'eau. La Cascade des Anglais est là, perdue dans la montagne. Un petit coin de paradis entre forêt, ciel et montagne. La rivière y fait des méandres qui ruissellent de cuvettes en cuvettes. Le courant y est parfois assez fort et des chutes de plusieurs mètres se succèdent à d'autres bien plus modestes. Je prend des photos à tout va, explore les moindres méandres de la chute pour faire le plein d'images. C'est beau ... Vraiment beau ! Le soleil tape plus fort que jamais et je commence à cuire une fois encore sous mon blouson. Je vois des gens en train de bronzer, d'autres qui arpentent la rivière en maillot. Une fois encore je ne peux résister à la tentation. L'eau est encore plus froide qu'au Voile de la Mariée glaciale même ! Il reste de la neige sur les sommets, voilà sûrement pourquoi elle est si fraîche... Qu'importe ! Le plaisir de se baigner dans la montagne, loin des plages bondées et du brouhaha des routes est trop grand... Je rentre dans l'eau et profite de l'instant. C'est magique, vraiment... Quelques retraités me voient faire. L'une d'eux me demandent si l'eau n'est pas trop froide et je la convainc de faire de même après qu'elle ait pris pour moi quelques photos souvenirs. L'eau est froide, trop pour elle mais ses amis l'encouragent et moi aussi pour le coup. Elle se gèle mais le fait quand même... Elle a eu du courage, faut bien l'avouer ! Quant à moi je me dis que je suis un sacré sadique pour le coup mais ça ... Ce n'est pas nouveau ! (Humour) Et puis même, ça lui fera des souvenirs... On commence à discuter et à parler de nos voyages respectifs. Cela fait 9 ans qu'ils viennent en Corse, chaque année. Aussi me conseillent-ils de faire un tour dans les Gorges de la Restonica, c'est parait-il magnifique. Trop tard ... Mon périple touche bientôt à sa fin. Cela sera pour la prochaine fois.
Je quitte cette chute d'eau, repasse par ce petit sentier et reprend ma moto. Cette fois-ci ce sera un aller simple pour Ajaccio. En chemin, je croise une tortue qui traverse la route. J'avais oublié qu'on en trouvait tant en Corse. Je m'arrête plus loin pour l'aider à traverser mais celle-ci avait eu le temps de finir sa traversée du bitume entre-temps, fort heureusement sans se faire écraser. Une ou deux photos et je la laisse tranquille.
J'arrive finalement à Ajaccio et rends visite aux Îles Sanguinaires et à la presqu'ile de la Parata et constate une fois encore les dégâts causés par le tourisme de masse. La route qui y menait était jadis faite de terre et plutôt chaotique. Le parking était lui aussi fait de terre battue. Et de nombreux sentiers serpentaient à flanc de colline tout autour de la tour gênoise. On avait vraiment l'impression d'être arrivé au bout du monde, sur une terre sauvage et préservée. Ça, c'était y a 20 ans. Aujourd'hui, un parking immense vous accueille à l'entrée de cette route et une route goudronnée flambant neuve mène au pied de la tour. Elle est large comme une autoroute et comprend même de larges bandes sur le côté. Est-ce là de futures piste cyclables ? des futurs trottoirs ? Des places de parking ? Allez donc savoir ... Ils ont même poussé le vice jusqu'à mettre un bar, restaurant avec un magasin de souvenirs au bout de la route, à 100m de la tour. De qui se moque t-on, sérieusement ? Qu'est devenue la presqu'île sauvage et escarpée que j'ai connue jadis ? Elle a perdue son âme tout simplement. C'est triste.
Je repars et vais visiter la ville. Je tombe par hasard sur la place d'Austerlitz. Enfin un endroit d'Ajaccio qui n'a pas changé me dis-je ! En effet, je reconnais sans peine ce parc et sa statue de Napoléon. J'entends un bruit aussi qui m'était jadis familier, celui des terrains de tennis à proximité. Ce même bruit qui m'avait fait aimer le tennis plus tard. Voilà qui me ramène bien des souvenirs ...
Je rentre au camping et discute avec le petit couple d'amoureux. Eux aussi quittent Ajaccio dès le lendemain. Direction le sud de la Corse pour eux et Marseille pour moi. Toutefois, alors que j'avais prévu de passer ce dernier jour à Ajaccio pour visiter la ville et essayer de retrouver mon quartier d'enfance, voilà qu'ils me parlent des Calanches de Piana et de Porto et me vantent la beauté de ces paysages. Vous l'avez compris, j'ai une fois encore changé mes plans sur un coup de tête ! En attendant, il se faisait tard et je n'avais rien mangé ,ou presque, de la journée en dépit des 300 bornes que j'ai parcourues. Je pars donc sur le port de plaisance me trouver un restaurant. Il est si tard que le restaurant est pratiquement vide. Tant mieux ! La nuit est belle et le bruit des vagues me berce doucement ... Je n'apprécierai que mieux le moment ! Je rentre finalement au camping, mais fait tout de même un détour en chemin. Il m'a semblé voir un nom familier sur un panneau. Se pourrait-il que j'ai retrouvé le quartier de mon enfance ?! Je me perds dans la nuit et dans Ajaccio. Mes souvenirs s'entremêlent et j'ai du mal à reconnaitre les rues de la ville où j'habitais pourtant enfant. Pas grave, j'aurais tout le loisir de chercher demain me dis-je. Je rentre donc au camping, la tête pleine de souvenirs. Demain la journée sera assurément chargée et bien trop courte. - Vendredi : Partir oui ! Mais pas sans avoir vu les calanches de Piana...
Le soleil se lève et les oiseaux chantent et me réveille. La journée s'annonce une fois encore radieuse et pourtant j'ai un sentiment amer m'envahit. Aujourd'hui je repars pour le continent... C'est vrai, j'avais failli l'oublier. Que faire d'autre alors si ce n'est de profiter de mon voyage jusqu'à la dernière seconde ?! Oublions les idées noires, il est temps de reprendre la route ! Aujourd'hui je me suis concocté un final pour célébrer diugnement mon dernier jour sur l'île... Et quel final : 200 km aller-retour jusqu'à Porto et aux Calanches de Piana ! Un menu digne d'un Roi ! Je plie bagages et repasse une dernière fois voir les Sanguinaires. Un panneau m'indique la route des Calanches, ça tombe bien ... Pourtant j'ai beau cherché je ne trouve pas la suite et me perds. Des panneaux avaient été taggués en chemin voilà sans doute la raison de mon égarement. Pas grave, demi-tour, direction la première station-essence pour faire le plein et demander mon chemin. Ce coup-ci je pars sûr de ma route et quitte Ajaccio.
Je traverse Mezzavia et pars pour Sagone, Cargèse, Piana et Porto. J'enfile les cols de montagnes comme d'autres enfilent des perles. C'est vrai qu'au bout du semaine, je commence à avoir l'habitude ! Je m'arrête à Cargèse pour admirer la vue sur les plages en contrebas... C'est tout bonnement Sublime ! Je continue jusqu'à Piana. La côte prend des airs d'ile tropicale. On se croirait presque dans Pirate des CaraÎbes tant la ressemblance est frappante ! C'est magnifique ! Tout simplement magnifique ! La route en haut du col se fait étroite, le précipice impressionnant et les croisements de véhicule risqués... Amis du Vertige , bonjour ! Le ravin a vraiment de quoi impressionner, tant cela semble facile de finir en contrebas... Il n'y pas toujours de muret et vu la hauteur de ma belle et ma propre taille cela ne changerait rien. Si je devais me sortir, je serais assuré de finir 300m plus bas, dans la Méditerranée. Alors j'y vais mollo question gaz... Une vraie lopette ! Mais j'assume ! J'ai voulu mettre du gaz, trop même, au Col de Bavella et je me suis fait une sacrée frayeur ! Une bosse à fond de 6 avec un sac à dos de 30kg, sur le dos dans le genre rodéo de la mort... Y a pas mieux ! Bref ... Ça m'a remis les idées en place. Alors si je pouvais éviter de me tuer ce coup-ci, ça m'arrangerait... En plus de ça, la moto n'est pas waterproof alors bon on va éviter les conneries et limiter les risques. Y pas de honte.
J'arrive finalement à Porto et vois la tour gênois en contrebas, encore une des merveilles de la Corse... La vue est magnifique ! Un car de touriste débarque le club du 3° âge dans le resto d'à côté. "Ok, bon ben on va aller à l'autre alors..." Je suis plutôt pressé et j'aimerai autant ne pas trainer 3h dans un resto plein à craquer à attendre 15 ans avant d'être servi.
Petit repas sympa, il est temps déjà temps de repartir. Le Ferry ne m'attendra pas et la route est encore longue jusqu'à Ajaccio. Je remonte en selle une fois encore... Chargé comme un cosmonaute comme toujours ! J'ai le casque, le blouson, les gants et le back-pack ... C'est bien simple suffirait qu'on me peigne en blanc et ça ferait illusion ! Pour le coup, je les envierais presque d'ailleurs. Ça doit être pratique l'apesanteur quand on a un sac de 30-40 kg à se trimballer sur le dos. Moi, le mien me fait mal depuis ce matin. La tente est partie sur le côté et je ne suis pas arrivé à la remettre en place sans qu'elle ne bouge encore et encore. Du coup, le sac qui repose sur la tente penche du côté opposé, bien évidemment ! Et au bout de deux heures de route à moto ça se sent forcément ! Mon épaule droite est là pour en témoigner ... Les marques qu'elle a, sa couleur rouge et le fait que les tendons aient commencé à enfler à cause du sac à dos déséquilibré en attestent également. Ma main droite elle n'est guère en meilleur état, tant elle est couverte d'ampoules... Encore deux bonnes heures de route et ça sera fini. Le voyage aussi, d'ailleurs ... Alors rien ne presse. Je veux apprécier ce périple jusqu'à la dernière seconde, la dernière brise, le dernier paysage !
Je sors donc de Porto et alors que j'allais passer le virage de la station-service, j'entends quelqu'un klaxonner. C'était un poids-lourd qui me prévenait du fait qu'il allait prendre le virage lui aussi. Voilà qui est problématique, me dis-je soudain ... Ne suis-je pas en effet moi-même déjà engagé dans le dit virage ?! Oui et donc ? "Ho P****n m****e ! ! ! Vite les freins ! ! ! !" Et là alors que je chope les freins, je vois soudain l'ennemi : le poids-lourd, le semi-remorque bien vicieux qui se déporte à mort dans une tête d'épingle. Ok, c'est vrai... Il ne peut pas faire autrement vu son gabarit. Mais s'il avait pris la peine de prévenir 5s plutôt, ça m'aurait arrangé... "Cible identifiée : Motard en 125 trail-enduro. Paré à entamer procédure de collision !" --> " Vite une sortie, une option de secours ! N'importe quoi tant que je me prend pas le camion et que je ne finis pas en bas !" Heureusement, la station d'essence était juste dans le virage. Je me sors de la route, finit dans la station-essence, évite la chaine (Oui, y avait une chaine. La station d'essence était fermée et il y avait une chaine en travers pour éviter que les gens ne s'y garent ou n'y aillent, j'imagine) et remercie le hasard d'avoir voulu que cela arrive juste à cet endroit précis et non 200 m plus loin sans quoi j'aurais fini soit dans le camion, soit dans le ravin ! C'était quoi déjà le crédo du coin ? Lopette ? Rouler en mode Lopette et réciter 15 pater-noster avant chaque virage en implorant Ste Gamelle de ne pas nous appeler auprès d'elle trop vite ? Ok ! ! ! Je vais diéséliser mon 2T mais c'est pas grave. La vue en bas est très jolie, la côte magnifique et la mer d'un bleu azur de rêve mais je préfère les voir d'en haut... Faut dire qu'en même temps, je suis pas vraiment pressé de mourir ou de nourrir les requins. Alors mollo, je vais y aller mollo, quitte à me faire doubler ou klaxonner par des "caisseux" suicidaires ou inconscients. Au moins j'aurais le temps de prendre des photos comme ça, me dis-je.
La route se fait de plus en plus raide et tortueuse. Le ravin est lui de plus en plus impressionnant et la vue toujours aussi belle ! Séances photos sur le bord de la route... J'aime les défis ! Trouver où se garer sans qu'un véhicule ne vous percute, c'est déjà pas mal sur cette route. Ok, j'ai une moto, c'est vrai que c'est plutôt facile. Se garer de l'autre côté de la route quand la visibilité est limite et la ligne droite très courte, c'est déjà plus difficile. Devoir traverser à cet endroit précis pour prendre une photo depuis le bord du muret ou du précipice, c'est dangereux. Prendre une photo quand on a les mains qui tremblent, c'est idiot. Le faire quand même alors que les mains et les jambes tremblent à cause du vertige, c'est du suicide ! Je dois donc être idiot et suicidaire ... Mais comme je l'ai dit, j'aime les défis. J'ai fait des photos en ayant parfois des à pics de 200 ou 300m devant moi. Ça doit sûrement paraitre idiot, j'imagine, mais je dois bien reconnaître que j'en suis assez fier pour le coup... L'espace d'un instant j'ai vaincu ma peur du vide et les photos sont nettes. Voilà ma récompense pour cet acte de bravoure : de jolies photos du golfe de Porto et des Calanches de Piana !
Je passe le col, la route se fait plus reposante. L'adrénaline redescend. Je repas pour Ajaccio.
En chemin je m'arrête le temps d'une photo de la côte. Petit problème cependant, la moto a été béquillée sur une portion bosselée de la route et son équilibre était donc précaire, chose que je n'avais pas remarqué. Le temps de prendre la photo, la moto chute. Bilan des courses ? Un levier de frein de cassé, la poignée a souffert et le pot a quelques éraflures ... Rien de plus heureusement. Le rétro n'a pas cassé et le pot n'est pas cabossé. Seul le levier de frein me pose problème. Déjà que j'avais du mal à tourner la poignée d'accélérateur à cause des mes ampoules à la main droite, voilà qu'en plus il va falloir que je ne freine plus qu'avec un ou deux doigts. Pour couronner le tout, la tente s'est encore fait la malle sur la droite et le sac penche encore et toujours à gauche. Que ça soit l'épaule droite ou la main, ce qui est sûr c'est que les deux dégustent ! Enfin tout ça n'est rien. Après tout, ça fait partie des plaisirs de la moto. Ce n'est qu'un prix bien modeste à payer quand je vois les moments que j'ai vécu en Corse et le plaisir que j'ai pris à y rouler. Le reste de la route se fait quant à lui sans encombres.
J'arrive enfin à Ajaccio. Dans seulement deux heures, il me faudra embarquer à nouveau pour Marseille. Je croise mes amis motards au détour d'un bar. On discute, on parle de nos amis à Ghisonaccia et de leur périple, on boit un dernier verre et on se sépare ... Celui que j'avais rencontré sur le Ferry repart dans une heure, l'autre vit ici et il est temps pour moi de faire quelques dernières courses. Ce sont des au-revoir et non des adieux bien sûr, car on compte bien se revoir. Du moins je l'espère ...
Moi, je repars visiter une dernière fois Ajaccio et faire un tour à la charcuterie du coin. Le hasard voulut qu'en y allant je retrouve ce nom qui m'était si familier sur un panneau. Je passe donc à la Charcuterie et retourne à ce panneau. Je reconnais une rue, faut dire que celle ci n'avait pas beaucoup changée en 20 ans. Je la suis et reconnais peu à peu mon quartier d'enfance. Je finis même par tomber devant l'école où j'allais enfant. Des souvenirs me reviennent soudain et un gamin me regarde alors que je prends une ou deux photos. Il me regarde comme moi à son âge je regardais sûrement les motards et les motos. J'avais déjà cette passion et c'est troublant de se dire qu'il y a 20 ans, ce gamin ça aurait pu être moi. Plus troublant est encore le fait de réaliser que ces 3 derniers jours, je suis passé bien 10 fois (de jour comme de nuit) devant mon école avant de la reconnaître. Le quartier aurait-il donc tant changé ou est-ce moi qui suit un vestige d'un passé révolu ? Je me ressaisis et me dis que forcément si l'école est là alors mon immeuble ne doit pas être loin non plus... Je finis par le trouver. Les gars du coin me regardent comme un bête curieuse. Je ne peux pas leur en vouloir. Je dois bien avouer qu'avec ma tenue de motard et mon sac à dos je ne passe pas vraiment inaperçu. Je repars sur le quai et redécouvre d'autres vestiges de mes souvenirs ... Tout a changé, excepté le vieil escalier où je grimpais enfant.
Le hasard a bien fait les choses mais il a su se montrer cruel aussi... Il ne me reste qu'une demi-heure avant d'embarquer. Une dernière menthe au bar du coin et je monte à bord du Danielle Casanova. Direction Marseille... - Samedi : Back to Reality
Une nuit à bord du Ferry seul avec d'un côté le club du 3° âge et de l'autre une centaine de gamins turbulents. Ce sont des ados, qui partent à la Feria de Nîmes avec leur club de rugby. Des gosses bourrés d'hormones, normal que ça les travaille... Le contraste avec les petits vieux est d'ailleurs saisissant. Et moi, une fois encore je fais figure d'alien, le seul passager à avoir entre 20 et 25 ans visiblement. Les autres sont soit des ados en chaleur, soit leurs entraineurs, soit des vieux qui semblent tout droit sortis d'une maison de retraite. Je ne croise pas non plus les motards que j'avais vu en train d'embarquer. Le couple en TDM que j'avais croisé à Bonifacio et sur le quai d'embarquement est aux abonnés absent Et pour couronner le tout, il n'y a pas non plus la moindre fille pour attirer mon regard ou avec qui faire connaissance, hormis parmi les membres d'équipage, Ça va être gai, tiens !
En attendant direction, le pont supérieur histoire de voir la Corse disparaître dans la brume marine. Les îles Sanguinaires et la tour de la Parata semblent me saluer une dernière fois. La base militaire d'Aspretto disparait elle aussi peu à peu dans le brouillard et la Corse toute entière semble prendre des airs d'île fantôme, de nouveau monde une fois perdue dans la brume... Le soleil se couche et magnifie l'horizon. La mer se pare de milles feux avant que ne vienne la pénombre. Il est temps d'aller manger. Petit resto à bord, en solo. Je repense à mon passage sur le Bonaparte une semaine plus tôt. Se faire un pote en embarquant c'est quand même plus sympa, je dois dire ! Le bateau tangue, la mer se fait belle ... Les passagers ont droit à une leçon gratuite sur le thème "Comment marcher droit en étant bourré.", une leçon dispensée gracieusement par les remous du navire. Direction la salle d'arcade, afin de me divertir et là un constat navrant... S'il y a bien une chose qui n'a pas changé en 20 ans avec la Corse, c'est bien les salles d'arcade des Ferries de la SNCM ! C'est toujours la même daube ! Des jeux qui à l'époque étaient déjà limite et qui aujourd'hui ont 30 ans de retard... Entre potes, ça peut être marrant (Si, si, si... Surtout avec les vannes du genre :"Mais regarde ton score de m**de ! Attend, je vais te montrer comment faut faire !" Et là votre pote qui avait une grande gueule se tape un score encore plus pourri que vous. Une chose qui semble pourtant difficile de prime abord mais qui ne rate jamais... C'est marrant, je vous jure !) mais alors en solo on s'emmerde ! Désolé, mais c'est bien le mot. Y a que les mômes ou les papys gâteux pour s'amuser avec ces jeux, en solo...
Je repars une dernière fois visiter le navire et me couche.
Il est 8h, je débarque à Marseille. Je reviens d'un périple de 1150 km, effectués en une semaine avec une 125 trail-enduro en solo, à travers le sud de la Corse. Le lendemain à la même heure je serais dans le TGV et l'Eurostar en route pour l'Angleterre où m'attendent mes études, mes exams et la pluie. Le retour à la réalité va être dur, je le sens ...
Quelques mots pour finir ...
J'ai passé une semaine fabuleuse à repartir ainsi sur les traces de mon enfance. Cette île que j'aimais tant est toujours aussi belle même si elle a changé par endroit. Et force est d'admettre pour moi qu'elle n'a pas toujours changé en bien à en juger par le Pénitencier de Coti-Chiavari et la Presqu'île de la Parata et les Sanguinaires. De ce voyage, je rentre la tête pleine d'images et de souvenirs merveilleux. Je suis aussi plus riche de cette aventure et j'ai sûrement mûri d'une certaine façon. J'ai aimé partir en solo sur les routes, tout comme j'ai aimé rencontrer et sympathiser avec des gens : motards, touristes, corses ou continentaux... C'est une expérience humaine très intense selon moi. Et je tiens donc à remercier toutes les personnes que j'ai rencontrées et avec qui j'ai sympathisé au cours de ce voyage.
Il est important pour moi aussi de remercier ce vieux corse qui a su garder, à moi et à ma famille son amitié en dépit des années d'absence. L'amitié en Corse est une chose inestimable et je suis donc heureux et fier de pouvoir dire que j'ai un ami tel que lui.
Je voudrai remercier également mes parents sans qui ce voyage n'aurait pas été possible. Je suis étudiant et partir comme je l'ai fait demande un budget conséquent. C'est là un cadeau merveilleux que m'ont fait mes parents, me donner la possibilité de redécouvrir l'île de mon enfance comme je l'ai fait. Une île que j'aimais tant jadis et que j'aime encore davantage aujourd'hui ! Cette île perdue entre souvenirs d'hier et souvenirs d'aujourd'hui ... En somme une île qui mérite plus que toute autre son titre d'Île de Beauté !
Enfin il y a encore une chose qui mérite bien que je lui tire mon chapeau : ma moto... Elle qui n'avait rouler que 2500 bornes en 5 ans voilà qu'elle en fait presque 1200 en seulement 7 jours ! Elle qui était pourtant chargée comme jamais auparavant, jamais elle ne s'est plaint, ni n'a rechigné à la besogne ! Toujours elle a démarré au quart de tour et jamais ne m'a fait la moindre difficulté ou le moindre caprice ! Aujourd'hui plus encore qu'hier sûrement, j'aime ma moto ! J'aime mon HVA WRE, ma petite 125 adorée et je crois que la réciproque est vraie ... J'ai pris un plaisir sans commune mesure à rouler avec elle en Corse. En dépit des routes défoncées, des ampoules, du sac qui me tirait sur l'épaule, des distances effectuées etc, j'ai eu le sourire à chaque fois que je montais en selle. Que pouvais-je donc rêver de mieux ?!
Je n'ai jamais été aussi fier, ni même heureux auparavant d'être Corse et Motard ! Quel bonheur !
Voilà tout est dit ...
Maintenant mon objectif est simple : réitérer l'expérience l'an prochain, sans doute avec la même moto et quelques potes. Objectif : Corsica Road Trip 2011 ! =D
@ bientôt ...
Romain
Il est important pour moi aussi de remercier ce vieux corse qui a su garder, à moi et à ma famille son amitié en dépit des années d'absence. L'amitié en Corse est une chose inestimable et je suis donc heureux et fier de pouvoir dire que j'ai un ami tel que lui.
Je voudrai remercier également mes parents sans qui ce voyage n'aurait pas été possible. Je suis étudiant et partir comme je l'ai fait demande un budget conséquent. C'est là un cadeau merveilleux que m'ont fait mes parents, me donner la possibilité de redécouvrir l'île de mon enfance comme je l'ai fait. Une île que j'aimais tant jadis et que j'aime encore davantage aujourd'hui ! Cette île perdue entre souvenirs d'hier et souvenirs d'aujourd'hui ... En somme une île qui mérite plus que toute autre son titre d'Île de Beauté !
Enfin il y a encore une chose qui mérite bien que je lui tire mon chapeau : ma moto... Elle qui n'avait rouler que 2500 bornes en 5 ans voilà qu'elle en fait presque 1200 en seulement 7 jours ! Elle qui était pourtant chargée comme jamais auparavant, jamais elle ne s'est plaint, ni n'a rechigné à la besogne ! Toujours elle a démarré au quart de tour et jamais ne m'a fait la moindre difficulté ou le moindre caprice ! Aujourd'hui plus encore qu'hier sûrement, j'aime ma moto ! J'aime mon HVA WRE, ma petite 125 adorée et je crois que la réciproque est vraie ... J'ai pris un plaisir sans commune mesure à rouler avec elle en Corse. En dépit des routes défoncées, des ampoules, du sac qui me tirait sur l'épaule, des distances effectuées etc, j'ai eu le sourire à chaque fois que je montais en selle. Que pouvais-je donc rêver de mieux ?!
Je n'ai jamais été aussi fier, ni même heureux auparavant d'être Corse et Motard ! Quel bonheur !
Voilà tout est dit ...
Maintenant mon objectif est simple : réitérer l'expérience l'an prochain, sans doute avec la même moto et quelques potes. Objectif : Corsica Road Trip 2011 ! =D
@ bientôt ...
Romain